Les effets de l’altitude sur la performance en sport

27 Avr, 2021 | Coaching, Tous les articles

Plusieurs méthodes d’entrainement en altitude (hypoxique) existent. Il y a les méthodes plus traditionnelles : « Vivre en haut – s’entrainer en haut » et les méthodes plus récentes : « Vivre en haut – s’entrainer en bas » ou « vivre en bas – s’entrainer en haut ». Il existe également des méthodes combinées : « Vivre en haut – s’entrainer en bas et en haut ».

Ces différentes méthodes d’entrainement ont deux objectifs principaux : soit, améliorer la performance au niveau de la mer des sportifs, soit,  accélérer l’acclimatation des sportifs qui ont une compétition en altitude.

Pour cet article, nous allons nous intéresser aux performances au niveau de la mer. Levine et Stray-Gundersen, 1997 ont effectué une étude où l’objectif était de comparer différents protocoles d’entrainement en altitude afin d’analyser l’évolution sur les performances aérobie.

L’ÉTUDE


27 hommes et 12 femmes coureurs à pied de compétition ont participé à cette étude.
À noter que les participants ont été répartis dans différents groupes après s’être entrainé ensemble pendant 6 semaines à basse altitude (niveau de la mer).

Une fois les tests effectués, les participants ont donc été répartis en 3 groupes :

 Groupe LHTL : vivre en haut – S’entrainer en bas (n=13)
 Groupe LHTH : vivre en haut – S’entrainer en haut (n=13)
 Groupe LLTL : vivre en bas – S’entrainer en bas (n=13)

Les participants qui s’entrainaient en basse altitude ont suivi un mésocycle de 4 semaines avec une intensité et un volume croissant au cours des 3 dernières semaines (légère diminution à la dernière semaine).
La première semaine d’entrainement consistait à courir sur des sentiers avec un volume hebdomadaire à 80 % de leur volume habituel.
Au cours de la deuxième semaine, le volume a été augmenté de 20 à 25 % en augmentant à la fois la durée et le nombre d’entraînements de base. L’intensité de l’entraînement a également été augmentée en ajoutant une séance d’intervalle comprenant cinq à six intervalles de 1 000 m et une course sur route de 5 000 m.
Au cours de la troisième semaine, le volume de base a été augmenté de 20 % supplémentaires et l’intensité a été augmentée en ajoutant une séance d’entraînement en côte en plus des intervalles de 1000 m. Enfin, au cours de la quatrième semaine, le volume d’entraînement de base a été réduit de 25 à 30 % et aucune séance d’entraînement par intervalles n’a été effectuée.

Pour le groupe s‘entrainant en altitude, les procédés d’entrainements étaient similaires aux groupes s’entrainant en basse altitude.

LES TESTS ET LES PARAMÈTRES ÉVALUÉS


Pour mesurer les effets des différents protocoles, plusieurs tests ont été réalisés :

 5 000 mètres sur piste en course à pied
Plusieurs tests chronométrés ont été réalisés après le stage d’entrainement pour évaluer l’évolution des performances (jours 3, 7, 14, 21 post-stage). Chaque test a été réalisé entre 7 h et 8 h du matin (température entre 22 et 26 °C). Notez également que les départs entre les participants ont été espacés d’au moins 2 min pour éviter les stratégies de course.

 Un test de VO2 max (CE, Seuils ventilatoires, VMA)
VO2 max a été mesurée via le protocole de Alstrand-Saltin modifié avec une augmentation progressive de la vitesse sur tapis roulant. Les paliers augmentaient de 2% toutes les 2 minutes jusqu’à l’épuisement. Ce test a également permis de mesurer le coût énergétique, les seuils ventilatoires et la vitesse maximale aérobie.

LES RÉSULTATS


Les résultats de cette étude ont montré qu’à la fin du stage d’entrainement, les groupes « vivre en haut – s’entrainer en bas » et « vivre en haut – s’entrainer en haut » ont tous les deux amélioré leurs VO2 max contrairement au groupe qui « vivait en bas et s’entrainait en bas » (fig.1). 

INTERMITTENT vs CONTINU : QUELS EFFETS SUR LES QUALITÉS D’ENDURANCE ?

Figure 1 : évolution de la VO2 max au pré-test, à la fin de la période commune d’entrainement et à la fin du stage

 

Les résultats de cette étude ont également montré que le niveau de VO2 au seuil d’accumulation lactique a été significativement plus amélioré par le protocole « vivre en haut – s’entrainer en bas » à la fin du mésocycle de 4 semaines (fig.2).

INTERMITTENT vs CONTINU : QUELS EFFETS SUR LES QUALITÉS D’ENDURANCE ?

Figure 2 : évolution de la VO2 au seuil d’accumulation lactique au pré-test, à la fin de la période commune d’entrainement et à la fin du stage.

 

Enfin, en ce qui concerne le test de 5 000 m sur piste, les résultats ont montré que les performances ont été significativement amélioré avec la méthode « vivre en haut – s’entrainer en bas », que ce soit à la fin du stage d’entrainement ou après 15 et 21 jours post-stage (fig.3).

INTERMITTENT vs CONTINU : QUELS EFFETS SUR LES QUALITÉS D’ENDURANCE ?

Figure 3 : évolution de la performance maximale sur 5000 m (jours 3, 7, 14 «et 21 post-stage)

 

CONCLUSION

À travers les résultats obtenus dans cette étude, nous pouvons en conclure que la méthode « vivre en haut – s’entrainer en bas » est plus efficace que les autres méthodes. Cette méthode est idéale car elle permet d’associer à la stimulation hypoxique un entrainement permettant de maintenir les intensités normales d’entrainement. En effet, quand on s’entraine en altitude, le niveau de VO2 max diminue ce qui oblige les athlètes à réduire leur vitesse de déplacement. Cette baisse de vitesse va venir directement impacter le maintien des qualités neuromusculaires et d’endurance musculaire.

Dans tous les cas, avant de commencer un quelconque protocole en altitude, veuillez noter, qu’il est important de bien respecter une période d’acclimatation pour pouvoir effectuer un entrainement normal.

RÉFÉRENCES

Levine, B. D., & Stray-Gundersen, J. (1997). “Living high-training low”: effect of moderate-altitude acclimatization with low-altitude training on performance. Journal of Applied Physiology, 83(1), 102–112.

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